Dans plusieurs articles précédents, je t’ai expliqué le rôle des neurotransmetteurs, ainsi que leur lien avec le cycle menstruel. Aujourd’hui, je voulais te faire un focus sur le rôle des neurotransmetteurs dans la fertilité et les projets de grossesse.
Les hormones de la fertilité
Un petit rappel rapide sur le fonctionnement du cycle féminin et de la fertilité. Tout commence au niveau de l’hypothalamus qui sécrète de la GnRH. Cette hormone envoie un message à l’hypophyse, une petite glande juste en-dessous, qui secrètent à son tour la FSH (hormone folliculo-stimulante) et la LH (hormone lutéinisante). À leur tour, elles vont envoyer un message aux ovaires pour produire les œstrogènes et la progestérone.
Les œstrogènes sont présentes surtout sur la première partie du cycle, jusqu’à l’ovulation. Elles ont une action stimulante et notre énergie est à la hausse. La progestérone, quant à elle, est sécrétée sur la seconde partie du cycle : elle participe également à l’implantation de l’embryon s’il y a eu une fécondation. Elle a une action calmante et relaxante.
Comment les hormones influencent les neurotransmetteurs ?
Les œstrogènes augmentent la synthèse de la dopamine, le neurotransmetteur du plaisir, ainsi que la capacité du corps à détecter la sérotonine, l’hormone du bonheur. Ces actions augmentent l’excitabilité de nos neurones, ce qui nous rend plus joyeuse et énergique. À l’inverse, la progestérone diminue la production de la dopamine, dans une certaine mesure. On se sent plus calme, moins angoissée et ceci, en parti grâce au GABA.
Le GABA est un anxiolytique naturel, un anti-stress produit par notre corps. Il a une action positif sur nos tensions émotionnelles et surtout, il réduit les contractions musculaires et les influx nerveux : ceci permet de maintenir l’équilibre du cerveau. De plus, le GABA est connu pour être impliqué dans la production d’endorphines. Il va avoir un impact également sur notre appétit et nos envies de sucres.
Que se passe-t-il si nos hormones sont déséquilibrées ? Un excès en œstrogènes peut entraîner un excès en dopamine et sérotonine, ce qui peut se traduire par des troubles de l’humeur (irritabilité, agressivité), des troubles du sommeil (insomnie) et des troubles alimentaires. Quant à la progestérone, si cette dernière se retrouve à manquer, elle impacte directement la fertilité en perturbant le temps d’implantation et en nous rendant plus anxieuse et stressée puisque la production de GABA est réduite. Or, le stress est clairement l’ennemi n°1 de notre corps.
La sérotonine et la fertilité
La sérotonine est considérée comme l’hormone du bonheur. C’est un neurotransmetteur jouant un rôle sur notre humeur, nos émotions et nos comportements. Elle est produite en majorité au niveau des intestins. Cependant, une carence en sérotonine peut entraîner du stress, des troubles de l’humeur, un manque de motivation, des troubles du sommeil, voire de la dépression.
Que ce soit chez la femme ou chez l’homme, ces conséquences d’un manque en sérotonine impacte la fertilité en baissant la qualité des hormones, des spermatozoïdes et de la glaire cervicale. Les hormones peuvent perturber l’équilibre des neurotransmetteurs mais à l’inverse, les neurotransmetteurs peuvent aussi perturber votre fertilité. Les neurotransmetteurs jouent un rôle dans notre gestion du stress, particulièrement la sérotonine, et ce stress impacte négativement nos chances de conception.
Comment faire ?
Le lien qui existe entre les hormones et les neurotransmetteurs montrent qu’il faut faire un travail sur le terrain, sur l’équilibre global de l’organisme, un travail en profondeur pour réussir à avoir un impact indirect et positif sur la fertilité.
Que ce soit par l’alimentation, des techniques de gestion du stress, l’utilisation de plantes ou bourgeons en phytothérapie, les conseils sont multiples et peuvent être personnalisés.