Je m’appelle Margot et je suis naturopathe spécialisée. Aujourd’hui, je t’écris un article un peu particulier, co-écrit avec Alexandra, pour te raconter mon histoire et mon rapport au corps et à l’alimentation qui a entraîné des troubles du comportement alimentaire.

Comment tout a commencé avec mon rapport au corps…

On est en 2016, 1re année de Master en communication. Les deux années qui ont suivi ont radicalement changé ma vie. Comme chaque étudiant, je sortais les week-ends dans les bars et boîtes de nuit, je buvais (un peu ?) et mon alimentation était à l’image des sorties que je faisais. Au bout de quelques mois, j’ai pris quelques kilos et je n’aime plus mon image que me renvoie le miroir.

J’ai toujours eu un rapport au corps compliqué : trop de ventre, trop de cuisses, de la cellulite, des fesses molles. J’avais arrêté le sport depuis 2-3 ans par manque de temps, car la fac n’était pas à côté de la maison. Donc, je me suis dit qu’il était temps de me reprendre en main !

J’ai commencé par faire des séances de sport avec des vidéos sur YouTube, du renforcement musculaire. Je me suis intéressée à la nutrition du sportif, les apports en protéines, comment perdre du poids, affiner les cuisses et j’en passe. Petit à petit, je me suis tournée vers une alimentation végétale par curiosité. Je voulais voir l’impact que cela pouvait avoir sur mon corps, ma digestion et ma santé.

Les séances de sport se sont intensifiées, j’avais une idée plus précise du corps que je souhaitais : galbé et musclé. Donc ça voulait dire prise de masse et sèche. Le début de la descente aux enfers…

Une descente aux enfers sur l’alimentation

Plus j’avançais dans ma pratique du fitness et de la musculation, plus je faisais attention à ce que je mangeais. J’ai fini par télécharger une application pour traquer mes calories afin d’être sûre d’avoir les apports nécessaires pour prendre du muscle. Si mes souvenirs sont bons, je devais être à environ 1800 kcal par jour, ce qui est raisonnable. Mon quotidien se rythmait à peser chaque aliment que je mangeais, les rentrer dans une application et vérifier que je ne dépassais pas mon quota calorique. 90 % de mes repas étaient calculés et anticipés. Et puis, je m’autorisais un cheatmeal par semaine : je mangeais ce que je voulais, sans compter. Un deuxième pas vers les enfers.

J’ai continué à me renseigner, à apprendre sur le fonctionnement du métabolisme et le calcul des calories. Je n’ai jamais mangé moins que ce que je devais, heureusement ! Par contre, j’ai découvert que mon total calorique pouvait être calculé à la semaine et non au jour.

Résultat des courses, la semaine, je diminuais un peu mon quota pour pouvoir me permettre de manger plus les week-ends où je sortais.

Et c’est là que ça a commencé à partir en couilles. Quasiment tous les vendredis soirs, c’était des sorties entre amies. Un apéritif chez l’une puis dans les bars. Et à l’apéritif, c’était le moment de manger ce que je voulais. J’attendais les week-ends avec impatience, non pas pour me bourrer la gueule, mais pour manger sans réfléchir.

Et puis, ces épisodes se sont accentués. Je commençais à manger raisonnablement puis sans réfléchir, je me gavais de tout ce qu’il y avait jusqu’à avoir mal au ventre ou à me sentir proche de vomir. Quand j’ai arrêté de sortir, que j’ai trouvé mon premier boulot dans la restauration, ces crises se sont reproduites à la maison. Sauf que cette fois-ci, je voulais que personne ne me voie, car je savais, inconsciemment, que ce n’était pas normal. Et j’avais une nouvelle excuse : je me dépensais tellement avec le boulot que je faisais dans la restauration qu’il fallait bien que je mange plus. À ce moment-là, j’avais arrêté de compter mes calories, car je savais que ce n’était pas bon pour ma santé et mon esprit.

Par contre, mes jours de repos étant en semaine, il m’arrivait de partir au supermarché (alors que le frigo était plein), de prendre tout ce qui me donnait envie et de les manger chez moi en rentrant. Je mangeais sans réfléchir, sans me rendre compte vraiment de ce que j’avalais, sans même y prendre plaisir (même avec du chocolat) : gnocchis au fromage, glace, pizza, aliments frits, chocolat… Tout y passait !

Et puis, une fois terminé, je m’en voulais à mort. « Pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? », « Je vais encore prendre du poids ! », « Il faut absolument que je cache tout ça ». Car oui, hors de question que mon copain, avec qui je vivais, voit tout ça. Dans une certaine mesure, j’ai eu de la chance de n’avoir jamais eu le courage de me faire vomir dans ces moments-là, les répercussions sur mon corps et mon esprit auraient été pires (même si l’idée m’est déjà passée par la tête).

3 ans de crises avant de m’en sortir

Ces crises ont duré pendant presque 3 ans. 3 ans à avoir peur de la nourriture alors que j’adore manger, 3 ans à devoir me cacher, à avoir honte, à culpabiliser de ce que j’avais fait. 3 ans à ne pas prendre soin de mon corps, de moi.

Un épisode de ma vie a fait que je suis allée voir une psychologue, pas du tout pour mes crises. Indirectement, le fait d’exprimer mes émotions, de parler de ma vie, de mon passé et de mon futur m’ont libéré d’un poids. Petit à petit, les crises se sont espacées et ont été moins violentes.

La naturopathie a clairement fini de m’aider. Comprendre les besoins physiologiques de mon corps, sans l’aspect prise et perte de poids du fitness. Connaitre les hormones et neurotransmetteurs entrant en jeu. Reprendre le pouvoir sur ma santé en général, sur mon esprit. Tout ceci m’a permis de sortir la tête de ce trouble alimentaire. Parce que oui, c’en est un. J’ai mis du temps à l’accepter, à mettre un mot dessus. Au fond de moi, je le savais. Mais ce n’est que récemment que j’ai accepté le fait que j’ai souffert de crises d’hyperphagie.

Travailler sur sa confiance et son rapport au corps

Après ces quelques lignes à cœur ouvert sur mon passé et mon rapport au corps, je vais laisser la main à Alexandra, coach de vie spécialisée en confiance en soi. Parce que pour moi, tout a démarré de ma relation au corps, c’est le premier aspect que j’aurais dû travailler pour éviter tout ce parcours…

Chère Margot,

Merci de t’être livrée à nous à cœur ouvert. Ton histoire est touchante et j’ai envie de te rappeler que tu n’étais pas seule. C’est aussi valable pour vous qui nous lisez aujourd’hui.

Vous n’êtes pas seule.

Des milliers de femmes souffrent d’hyperphagie, parfois sans même le savoir. D’ailleurs, ça a aussi été mon cas pendant plus de deux ans, suite à une séparation. Je n’avais jamais mis de mot sur ce que j’avais traversé avant d’en parler autour de moi, de partager mon histoire et de me rendre compte que je n’étais pas un cas isolé.

Pour vous aider à avancer dans votre cheminement, je vais vous partager quelques tips pour améliorer votre rapport au corps.

1. Se rencontrer vraiment

C’est certainement mon conseil le plus difficile, mais aussi celui qui vous apportera le plus. Avez-vous déjà pris le temps de vraiment vous rencontrer comme lorsque l’on rencontre une autre personne ? De vous dévisager, de vous observer, de vous regarder ?

Je vous propose de réaliser l’exercice du miroir pendant 30 jours pour vous rencontrer vraiment et prendre conscience de votre corps, de le connaître et de l’admirer.

Pour ça, voici 5 étapes à suivre :

  • Choisissez un moment dans la journée où vous serez seule. Puis mettez-vous en sous-vêtement, face à votre miroir. Et lancez le chrono, on part pour une minute de tête-à-tête.
  • Pour commencer, observez l’environnement, ne regardez pas forcément dans le miroir.
  • Puis regardez-vous dans les yeux, tout votre corps. Observez votre physique sans aucun jugement. 
  • Écoutez vos pensées et vos sentiments. Qu’est-ce que vous ressentez à cet instant même ?
  • Enfin, écoutez les émotions et besoins rattachés à ces pensées. Il est possible que vous riez, ou que vous pleurez, que vous ressentiez de la colère ou de la gratitude. Et c’est ok !

À la fin de l’exercice, prenez le temps de respirer un peu, accordez-vous encore un peu de temps. Vous pouvez même conscientiser ce qui vient de se passer en notant vos ressentis dans un petit carnet. Analysez ces ressentis au fil des jours.

Vous verrez, ça sera de plus en plus facile.

2. Être plutôt body neutral qu’être body positive

Le fait de respecter son corps, de le voir comme il est et non pas comme un objet esthétique qui doit nous plaire rejoint le mouvement « body neutrality ».

Le body neutrality est un contrepied au mouvement body positive que beaucoup de personnes ont interprété comme « on doit aimer notre corps, peu importe comme il est ».

Et je déteste ce mouvement ! 

Le body positive est un mouvement nous invitant à célébrer notre corps, le montrer tout le temps, être fiers de lui. Mais qu’en est-il vraiment au fond ? À l’inverse, le body neutrality lui nous invite à être plus neutre avec notre corps. Pas forcément à l’aimer, le chérir, le célébrer, mais se dire « ok mon corps me permet de faire ça et ça ». C’est juste un corps.

Cela permet de voir notre corps d’une manière plus fonctionnelle, à avoir une vision plus détachée de l’apparence. Et ça nous enlève cette lourde charge, cette pression même d’avoir une apparence « parfaite ». Plus besoin de se dire « oui, mais il faut que je fasse ça pour que mon corps ressemble à ça ».

Avec le body neutralité, ton corps ne ressemble peut-être pas aux standards, tu ne l’aimes pas forcément, et c’est ok. Tout ce que tu as besoin de faire, c’est d’en prendre soin pour qu’il continue de te permettre de faire ce que tu aimes faire/être, ce que tu as envie de faire/être. Et ça, c’est le plus important.

Parce que tu respectes ton corps.

3. Arrêter de se comparer aux autres

Aaaah la comparaison… 

C’est un véritable fléau dans la société actuelle, que les réseaux sociaux accentuent. Pour améliorer ton rapport à ton corps, il est important de ne pas le comparer aux autres. Nous sommes toutes différentes et uniques. Et c’est notre unicité qui fait notre force.

Pour ça, je vous invite dans un premier temps à supprimer les personnes auxquelles vous vous comparez sur les réseaux. Vous pouvez le faire dès maintenant !

J’imagine que vous vous comparez aussi dans la vraie vie, mais c’est un premier pas.

4. Prendre soin de son corps

Cette étape est l’une des plus importantes. Pour réaliser tout ce que notre corps nous permet, il faut en prendre soin. Et ça ne passe pas seulement par le côté esthétique. 

Voici 5 choses que tu peux faire pour prendre soin de ton corps : 

  • Dormir au moins 7 h par nuit. Un sommeil de qualité est crucial pour la santé globale. Établissez une routine de sommeil régulière, créez un environnement propice au repos (température adéquate, obscurité, calme) et évitez les écrans avant le coucher pour favoriser un sommeil réparateur. Notre corps se régénère pendant la nuit en suivant un cycle bien particulier. Un sommeil de mauvaise qualité peut entraîner un dérèglement de notre organisme : accentuation du stress, dérèglement hormonal, prise de poids, sauts d’humeurs.   
  • Avoir une alimentation saine et limiter le gras, le sucre, les produits ultras transformés. Rien de tel que de la cuisine maison, et pour celles qui me diraient je n’ai pas le temps, tout est une question d’organisation et de priorité. Ce n’est pas notre Margot qui nous dira le contraire.
  • Pratiquer une activité physique régulière. Prenez le temps de trouver celle qui vous convient le mieux et qui vous permettra dans la durée. Inutile d’aller à la salle, de vous lancer dans la course à pied ou faire du yoga, si ce n’est pas votre truc.
  • Prendre soin de sa peau. Avec des gommages, des masques, une bonne hydratation de la peau depuis votre salle de bain. C’est un moment de privilège entre vous et vous. Le moment de ne penser à rien d’autre. Ça peut aussi être une après-midi au spa, un massage, tout ce qui vous ferait du bien.
  • Entourez-vous de personnes positives. Entourez-vous de personnes qui vous soutiennent, vous inspirent et vous apportent du bonheur. Le maintien de relations sociales positives peut contribuer à réduire le stress, à améliorer votre bien-être émotionnel, et donc améliorer le rapport à votre corps.

 

5. Cultiver sa confiance en soi

Facile à dire, moins facile à faire. 

Je vous invite à ne pas vous focaliser que sur cette problématique de rapport au corps tout le temps. Pensez à vous vider l’esprit, continuez vos projets à côté et notez vos réussites, vos victoires. Vous êtes capable de beaucoup de choses.

Cultiver cette confiance en vous, vous permettra de garder un équilibre dans votre quotidien.

Attrapez un petit carnet et chaque jour, notez 3 choses positives que vous avez réalisées.

Enfin, j’aimerais te partager une phrase qu’un homme m’a dite un jour et qui a marqué mon esprit. Une femme n’est pas belle de par sa beauté extérieure, mais par la confiance qu’elle dégage d’elle-même. Et je trouve que ça fait tellement sens.

Pendant des mois après ma séparation, je me suis maquillée à outrance, pour toujours être plus belle et paraître plus sûre de moi, j’ai essayé de faire des régimes, etc. Mais je camouflais un profond mal-être qui finalement se ressentait même derrière mes 15 cm de fond de teint.

Un jour, après un profond travail sur moi-même j’ai attiré à moi tout ce que je désirais, parce que je dégageais une vraie confiance en moi, ce n’était pas juste une façade, c’était réel. Et ça me rendait plus belle, lumineuse et épanouie.

N’oubliez pas une chose : c’est un travail qui peut être long et difficile.

Si vous en ressentez le besoin, faites-vous accompagner, ce n’est pas une honte de demander de l’aide, bien au contraire.

En conclusion…

Alexandra, une dernière phrase pour finir ce bel article à cœur ouvert ?

” Pour en finir, je dirais que l’acceptation de son corps, c’est un chemin et non pas une destination.”

Tu peux la retrouver sur Instagram via le lien ci-dessous, ainsi que sur Youtube et via sa Newsletter !

Alexandra, coach de vie certifiée et ta BFF bien-être

Après des années à me priver de sorties, de tenues vestimentaires, de rêves, etc. car je manquais de confiance en moi, j’ai décidé de me reprendre en main. Pour ça, je me suis tournée vers le développement personnel.

Ça n’a pas été un long fleuve tranquille, n’oublie pas, je suis comme toi. Aujourd’hui, j’accompagne les femmes à casser leurs croyances limitantes, à apprendre à se connaître pour enfin faire briller le diamant qui est en elles. Grâce à une bonne confiance en soi et estime de soi stable.

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